Un 22 mars usagers & cheminots !
Depuis la sortie du « rapport Spinetta », le gouvernement, les médias et les experts « autoproclamés » parlent beaucoup de ce qui va toucher les salariés de la SNCF mais moins de ce que risque d’engendrer la réforme du modèle ferroviaire français pour ses usagers. Voici quelques éléments d’appréciation :
Sommaire
La dette du ferroviaire : d’où vient-elle ?
Cette dette est réelle, mais les cheminot-e-s et leur Statut n’en sont certainement pas la cause. C’est une dette historique imputable à l’Etat qui s’est alourdie ces 30 dernières années. Le choix du « tout TGV » effectué par l’ensemble des gouvernements qui se sont succédés en est la principale cause.
L’affirmation largement répandue que les cheminots ont un statut privilégié qui serait à l’origine de la dette, comme du recul de la qualité du service est infondée. Elle n’a pour seule vocation que de les opposer aux autres salariés.
En revanche :
- L’absence de moyens humains et financiers pour assurer les missions de service public en toute sécurité et toute sérénité en est une cause.
- L’éclatement en 3 entreprises distinctes de la SNCF (SNCF Réseau, SNCF Mobilités, SNCF) en est une cause.
- L’organisation interne et la stratégie de développement de l’entreprise en sont des causes (gestion cloisonnée entre TER, TGV, ... Acquisition et/ou création de 1200 filiales …).
C’est pour ces raisons que nous revendiquons des embauches au Statut, le retour à une entreprise publique unique et intégrée, l’abandon de la gestion par activités et par produits.
La hausse des tarifs et la fermeture de lignes.
Le rapport sur lequel s’appuie le gouvernement prévoit :
- La suppression du dispositif de régulation tarifaire de la SNCF. Sans accords en entre elles, les tarifs pratiqués d’une région à l’autre diffèreront. Il ne sera plus possible non plus, d’avoir un billet unique TGV et TER. Mais c’est également à une nette augmentation de la tarification - (déjà en hausse de 5% sur la région) à laquelle les usagers devront faire face.
- La suppression d’environ 9000 km de lignes ferroviaires jugées non rentables.
Sur le territoire ligérien, Le Mans/Tours, La Roche-sur-Yon/Thouars, Nantes/ST Gilles/Ste-Pazanne et Clisson/Cholet, seraient potentiellement menacées.
Le gouvernement dit vouloir abandonner ce projet, il ment !!! Il renvoie la décision aux régions. Or, leurs moyens sont insuffisants pour les assumer financièrement. Et dans le cadre d’une éventuelle ouverture à la concurrence, quelle entreprise ferroviaire voudra exploiter les lignes les moins fréquentées, par définition les moins « rentables », sans contreparties financières ?
A n’en pas douter, aucune. Le risque de fermeture de ces lignes de proximité est parfaitement réel.
L’ouverture à la concurrence : pas une obligation, un choix politique.
La CGT est fermement opposée à l’ouverture à la concurrence.
Elle réaffirme que l’ouverture à la concurrence n’est pas gage d’efficacité et de développement pour le mode ferroviaire. Les exemples multiples dans d’autres pays le démontrent.
Le règlement européen OSP (Obligation de Service Public), cité à maintes reprises par le Gouvernement, n’oblige en rien d’ouvrir à la concurrence. L’article 5 § 4 bis est très explicite sur le sujet.
Le gouvernement n’est pas face à une « obligation européenne », mais fait un choix délibéré d’ouvrir à la concurrence.
La mobilisation nécessaire !
Face à l’ampleur des attaques annoncées, la CGT a proposé, dans un cadre unitaire le plus large possible, la construction d’une riposte à la hauteur pour pérenniser l’entreprise publique SNCF, les trains publics et les conditions sociales des cheminots.
Cette réforme est une privatisation déguisée du service public ferroviaire et ne résoudra pas les problèmes que vous subissez au quotidien. Au contraire ! Il s’agit pour le gouvernement d’en finir avec le train.
La Fédération CGT appelle les cheminots, les usagers, leurs associations ainsi que toutes celles et ceux qui sont attachés au service public ferroviaire, à participer à la manifestation nationale unitaire le 22 mars 2018, à Paris.
Télécharger le tract aux usagers de la Fédération CGT des cheminots
Télécharger le tract régional unitaire aux usagers